Fut une époque où il était une activité sociale qui, à la fois et dans le même temps, participait à l’ensauvagement du monde et le pacifiait… Il donnait lieu à des débordements licencieux de la part des participants, à des « excès permis », pour reprendre la formule de Freud.
Quand il brûlait il avait une fonction cathartique, prophylactique. Avec lui partait en fumée, le temps que durait le bûcher, les soucis.
Aujourd’hui Monsieur Carnaval n’est plus ! et quelque chose a changé dans notre rapport à la violence et à la haine : simulacre de décapitation dans les manifestations, haine du Président, du Juif, torrent de boue déferlant sur la Secrétaire d’État chargé(e) de l’Égalité entre les femmes et les hommes parce que femme justement elle est…
N’y aurait-il pas, dans notre société, revalorisation du déchainement d’animosité par certains qui, sous couvert d’une nécessaire violence pour faire évoluer les choses, ferait le jeu des artificiers de la Haine ?
Carnaval n’est plus !
Aurions-nous perdu avec lui la culture du dialogue ? Les vertus à manier l’art du compromis ? Et si nous étions tous confrontés à une forme d’absentéisme non plus en tant que salarié mais en tant que citoyen ? L’absentéisme serait-il alors vraiment la réponse la plus adaptée que l’on puisse donner ?
Monsieur Carnaval, s’il te plaît… reviens !