Sans cesse tiraillé entre des exigences contradictoires et des priorités à géométrie variables, le ou la Cadre de santé pilote sa mission de service public en véritable funambule.
Contraint de gérer un équilibre délicat entre espérances des patients et des familles, aspirations légitimes du personnel, autorité non négociable du médecin, injonctions institutionnelles et budget de plus en plus contraint, il ou elle est parfois à la convergence de tous les problèmes sans même que sa mission ne soit clairement reconnue.
Le ou la cadre de santé se retrouve dans des boucles interactionnelles où personne ne prend vraiment ses responsabilités et tend à rejeter les fautes sur les autres, ou, à l’inverse, au cœur d’une logique dans laquelle tout le monde prend des responsabilités et où il ou elle assiste à des glissements de tâches qui rendent sa mission encore plus périlleuse.
Face à cette réalité, l’approche interactionnelle et stratégique, dite systémique, sera un puissant levier pour comprendre et agir sur le fonctionnement des systèmes relationnels plus que sur l’organigramme officiel. Le ou la cadre de santé s’attachera alors à identifier la façon dont les gens travaillent, coopèrent, décident et tentent de résoudre leurs problèmes …ou pas.
Et s’appuyant sur ce qu’il ou elle perçoit des pratiques concrètes, interactionnelles et immédiates, le ou la cadre de santé mettra en évidence des stratégies d’acteurs, en fonction de ce que chacun pense être son intérêt (pour le bien des patients) pour ensuite réajuster efficacement sa posture de cadre de santé… sans état d’âme.